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Le 8 Mars 2020 à Lompoul/ Episode 3. Entre revendications et rêves.

Dernière mise à jour : 30 avr. 2020



Photos de Yacebanks.


Alors justement, pour cette journée, Odette nous demande quels droits on voudrait consolider? Quels problèmes on aimerait bien voir se résoudre dans les années à venir?


Pour moi, ce sont les violences envers les femmes qui sont à prioriser. Qu’il s’agisse de violences conjugales ou toute autre forme d’atteinte à l’intégrité des femmes. Mon souhait c’est que les femmes et les jeunes filles puissent avoir la parole et dénoncer. Que plus d’actions soient menées dans les établissements scolaires pour donner la parole. Au Sénégal, Atta nous raconte qu’il y a eu trente trois victimes de féminicides depuis Janvier. (Nous sommes le 8 Mars, inutile de le rappeler). Aujourd’hui une jeune femme de 25 ans a été tuée par son ex conjoint, elle était enceinte. Petit blanc dans la conversation.


A ce propos, Odette leur demande si les habitant.e.s du village ont été informées de la loi qui est passée le 31 Décembre au Sénégal?

Le 31 Décembre 2019, une loi a été mise en place pour pénaliser les violences faites aux femmes. Celle-ci impose que les policier.ière.s soient formé.e.s pour recevoir et protéger les femmes victimes de violences.

Atta réagit à voix basse. Elle me dit “tu sais ici quand t’es mariée et que ça ne va pas tu ne le dis pas”. Avec Odette nous lui répondons que c’est partout, malheureusement.

On se tourne vers Marie Thiane, maîtresse sage femme, qui fait des consultations gratuites pour les femmes et les enfants.

Alors Marie quels droits souhaites tu voir préserver pour les femmes et les filles en ce 8 Mars?

Marie, qui était allongée, se redresse, met un voile autour d’elle et se rapproche de nous. Elle nous explique qu’avant, elle ne faisait pas grand chose pour le 8 Mars. Odette lui parlait souvent de Lompoul mais elle ne connaissait pas. Je précise que Marie est la maman d’Odette. Elle se présente à travers Jigéen Jàmbaar, ce réseau qui veut dire femmes fortes et courageuses parce que c’est ce que nous sommes.

Aujourd’hui elle est rassurée de voir comment nous sommes accueilli.e.s dans le village. Elle remercie les femmes pour leur accueil chaleureux, là voilà rassurée, elle peut nous laisser partir seul.e.s maintenant.

Marie nous raconte qu’au fil des ans, elle a vu les conditions des femmes évoluer au Sénégal. Par exemple dans son quartier, à “Ouest foire”, sur cinq maisons, trois appartiennent à des femmes. Elle observe que la condition des femmes a beaucoup évolué dans la société Sénégalaise. Que les femmes continuent à se battre, et que c’est nécessaire. Marie se redresse un peu plus pour nous dire qu’elle considère les perspectives comme primordiales dans la vie. Elle sait qu’elle sera à la retraite dans deux ou trois ans. Ce à quoi elle pense avant tout, c’est comment partir à la retraite en étant tranquille pour sa famille. En tant que femme, elle nous rappelle que l’estime et la confiance en soi sont deux clés de notre épanouissement. Marie a cru, croit toujours, en elle et en ses projets. Elle nous confie que pour elle quand on croit en soi, qu’on est sérieux.se et qu’on a du courage; qu’on soit un homme ou une femme, forcément on va réussir dans la vie. Il est très important d’avoir d’abord foi en soi et ensuite l’Univers t’aidera et t’accompagnera dans ce que tu veux faire.


Sur ces belles paroles on se tourne vers Aïssatou qui prépare le Attaya depuis tout à l’heure. Le attaya c’est une sorte de thé à la menthe. Le meilleur ami des moments conviviaux dans la cour Jigéen Jàambaar. Son souhait, c’est que l’année prochaine à cette heure là, la maison tourne. Que la construction soit terminée, qu’on puisse vendre nos produits, faire tourner le thé. C’est ça sa perspective. On a tous un grand sourire aux lèvres et on applaudit en choeur.

Et toi Amel? Je souhaite que ce soit mieux, beaucoup mieux. Que tout ce qu’on fait déjà mis en place dans cette maison évolue. Et qu’on soit bien, tous ensemble. Atta tu aurais quelque chose à rajouter? Je voudrais que la boutique ouvre ses portes au public rapidement et qu’on puisse vendre nos produits.

Et toi Daba? Que tous nos projets se réalisent et que tout soit grandiose.

Et toi Mélaine? Je souhaite une belle évolution des choses, que les projets prennent forme et que ça avance. Tout le monde souhaite que ça avance, reprend Odette avec un énorme sourire.

On se tourne vers Babacar, Sogui et Yacinthe, qui nous accompagnent depuis ce matin et qui se sont mis juste un peu plus à l'écart. Babacar nous souhaite la santé, Sogui que nos projets se réalisent. Que tous les membres de l’équipe soient là, réunis l’année prochaine.

Pour finir Yacinthe nous souhaite “trois pas en avant de plus”. Beaucoup de santé et de bonheur. On sait que la force est là. Il nous manque plus qu’”une chambre à soi” et de l’argent pour réaliser nos rêves.


“Mon souhait l’année prochaine”, nous confie Odette, c’est qu’à cette heure là, la maison soit tellement pleine de monde qu’elles auraient même pas le temps de respirer. Aïssatou fera le thé pour tout le monde. Fama, apportera tous les ingrédients pour les pâtisseries et les plats. Amel, servira avec elle. Toutes entonnent ensemble “Amine” .


Et moi personnellement, en écoutant le podcast qui a été fait et en le retranscrivant, j’ai des paillettes dans le coeur. Et je trouve que c’est nécessaire pour cette période trouble.


Ndeye Amy Guisaâne ou Isabelle.



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