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16 jours d'activisme pour mettre fin à la violence faite aux femmes, Jigéen Jàmbaar donne la parole

Dernière mise à jour : 10 nov. 2022

Projet financé par la Région Occitanie, porté par HIPPOCAMPES la Cie Les Point-Nommées dans le cadre de l'aide à la mobilité internationale.

Quel honneur de voir sa première expérience dramaturge portée par des femmes et des hommes en direction des femmes!

C'est avec enthousiasme que femmes, hommes et enfants ont habité les personnages de la Néw bi - La Défunte. Cette accidentée de la vie nous montre les différents visages de la résilience: de la multiplicité de ses formes aux conséquences qu'elle peut engendrer.

La défunte est l’une des victimes d’un double AVC. L’Accidentée des Violences Conjugales succombe d’un Accident Vasculaire Cérébral. Pour cette dernière danse vers la tranquillité éternelle, elle décide de troubler la parade mortuaire prévue pour sa triste personne. Si le bal de l’hypocrisie sociale a lieu, elle ne reposera en paix. Elle n’a pas le choix, elle va devoir elle-même mettre fin à cette mascarade sociale. Mais... comment va-t-elle si prendre ?

Une pièce de théâtre burlesque qui tourne en dérision le poids des cultures et traditions qui pèse sur les femmes sénégalaises pour mieux les penser, les questionner et mettre des mots sur les maux. Avec la comédienne Roky Daba, la maison Jigéen Jàmbaar de Lompoul a vibré au son des répétitions dés le 27 novembre. Les voix de la défunte ont raisonné dans les lieux comme porte voix des violences faites à l'égard des femmes au sein des maisons, des familles mais aussi des voies de secours qui se proposent à elles pour elles et la société.

Quel rôle la belle famille joue-t-elle dans la perpétuation des violences ? Et sa propre famille? Et ses ami.e.s ? Et les hommes ?

La morte nous interroge tout en nous arrachant de timides éclats de rire.

La touche Jigéen Jàmbaar!

Un beau tableau vivant qui ouvre le rideau sur le sérieux et l'enthousiasme qui a animé chaque femme, homme et enfant pour nous faire vivre ce moment riche en émotions, partages et échanges.



Quelles bandes d'hypocrites déclare la Défunte!


Les Ndieukés sont tristes! Maintenant qu'elle n'est plus de ce monde, elles pleurent sur son sort. Pourtant, elles ont contribué à sa souffrance et à sa perte. Elle en est là aujourd'hui, les deux pieds dans la tombe, ses enfants derrière elle parce que le "mouñ", le "kersa", le "soutoura" inhérente à sa condition féminine ont eu raison sur la vie humaine, sa vie en tant qu'individu. Elle y a cru pourtant! La société lui a dit que si elle continuait à semer les graines de nos traditions résilientes, pudiques, chafouines, elle en récolterait les fruits mûrs, sucrés, savoureux pour elle et surtout ses enfants. Qui ne rêverait pas de se projeter dans un avenir doux comme le miel dont ses enfants en auraient le goût en grandissant ? Elle s'est dit "Kou beug akara da ngey niémé kani" qui signifie en bon français "Il faut souffrir pour être belle". Notre chère Défunte a joué la carte du piquant avec une belle famille, un entourage qui a eu la main lourde sur notre "kani" - piment en français. Aujourd'hui, elle vient de laisser derrière elle deux enfants et se demande qui s'en occupera ? Quelle place sa Awa et Adama occuperont dans cette maison dans laquelle elle a eu son lot de souffrances avec des belles soeurs, une belle mère, un mari, une co-épouse qui peut être sa fille ? En attendant des réponses à toutes ces questions, elle compte bien saboter cette journée où se sont convié.e.s celles et ceux qui lui ont infligée les souffrances qui sont à l'origine de son AVC et qui n'ont pas participée à un seul frais médical pendant sa maladie pour être sûre qu'elle reposera en paix.


Financez, intervenez, prévenez, collectez !  Le thème de la campagne des 16 jours d'activisme de cette année.


16 jours intenses avec et auprès des femmes pour dire non aux violences à leur égard financé dans le cadre du projet Genre, théâtre et émancipation des filles et des femmes.

Un retour en mots et en images dans cet article pour semer quelques graines dans les jardins familiaux d’ici l’année prochaine. Les violences à l’égard des femmes se passent dans l’intimité des maisons et nous y posons nos yeux aux quotidiens. Nos us et coutumes nous ont donné toutes les clés pour mettre la sororité en marche contre les violences conjugales. De la ndieuké à la Badiéne autant de femmes pour prévenir les violences. Les ndieukés, marraines en Wolof sont les belles soeurs qui ont titre particulier dans la vie de couple. Une coutume qui a pour finalité de « raffermir les liens familiaux ». La ndieuké c’est une marque de reconnaissance et elle joue un rôle important dans nos sociétés. Cette femme que le mari choisi parmi toutes ses cousines pour être l’amie, la confidente de sa femme et la médiatrice dans la vie de couple en cas de conflits. Pour la badiéne, elle représente la sœur du papa au Sénégal, c’est la tante qui a la naissance du bébé le porte avant qu’on lui donne son nom. C’est la Badiéne qui, si c’est un garçon, l’amène pour la circoncision, c’est elle aussi qui si, c’est une fille qui se marie, l’emmène chez son mari. Des pouvoirs que la femme a eu sein de la société sénégalaise qui doit se mettre au service des femmes et non le contraire. Aujourd'hui, elles peuvent être la première source de souffrance des femmes dans les foyers.

En attendant autour d’une bonne tasse d’ataaya avec la maîtresse du thé Aissata, Fama, Amel, Coura auront la belle tâche de cultiver les graines déposées pour un jardin propice à recevoir la suite de la pièce de théâtre. Comment la défunte va pouvoir veiller sur ses enfants ? Est-elle vraiment partie en paix?

Un grand bravo à la fine équipe de terrain qui fait vivre les combats, luttes de Jigéen Jàmbaar avec les aléas du quotidien.

MERCI

À nos comédien.ne.s d'un jour,

Fama et Aïssata dans le rôle des belles soeurs,

Atta dans le rôle de la belle mère, Ndoumbé et Modou dans les rôles des jumeaux de la défunte,

Modo Anta dans le rôle du Mari,

Penda dans le rôle de la co-épouse,

Guagne dans le rôle de l'imam et,

Amel dans le rôle de la mère de la défunte.

À notre cher public qui a formé le tableau vivant de la pièce avec un grand intérêt.

À Roky Daba, notre comédienne dans le rôle de la défunte qui a su transmettre sa passion aux femmes, hommes et enfants avec pédagogie.

À Atta, Sogui, Maguette, Yacebanks, Cheikh NSD, Doro pour la coordination et l’accompagnement.



En attendant la version française qui en co-écriture, toute l'équipe vous dit à très bientôt avec la famille Jigéen Jàmbaar


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